Victor Segalen (1878-1919)
Victor Segalen
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Brest 1878 – Huelgoat 1919).
Il connaît une enfance austère et difficile : une mère autoritaire, une école de jésuites, un amour malheureux (il doit rompre sur l'intervention de sa mère), une dépression nerveuse. Médecin de marine avec une thèse sur les Cliniciens ès lettres (1902), il témoigne, à travers son attention portée aux écrivains naturalistes (il obtient de Huysmans des documents de première main) et aux « névroses dans la littérature contemporaine », de sa passion secrète : écrire. Nommé à Papeete (1902), envoyé sur l'archipel de Tuamotu ravagé par un cyclone, il découvre non l'exotisme merveilleux des mers du Sud, mais la violence de la nature, la misère des indigènes, le délabrement de la culture polynésienne. Un séjour aux Marquises, trois mois après la mort de Gauguin, lui fait prendre conscience de la signification de l'exil du peintre : à quoi bon chercher des images et des couleurs nouvelles si on a broyé la réalité dont elles sont les signes. Les Immémoriaux, publiés en 1907 à compte d'auteur et sous le pseudonyme de Max Anely, vont ainsi tenter de retrouver la voix du peuple maori : le « parler ancien », celui de la joie et du rayonnement, s'oppose au « nouveau parler », celui du nouveau dieu « Ièsu Kérito ». Le drame qui soutient le récit est l'oubli profond du dire ancestral et son remplacement par des mots qui disent en fait la mort des dieux et celle de l'homme. Segalen, qui est rentré en France en 1905, n'achèvera pas l'Essai sur l'exotisme qu'il entreprend, mais il devient la curieuse caisse de résonance des voix secrètes qui cherchent à se faire entendre (Dans un monde sonore. Voix mortes, musiques maori, 1907). Il propose à Debussy un opéra sur Bouddha, mais le compositeur préfère le mythe d'Orphée (Orphée-Roi paraîtra en 1921, mais ne sera jamais mis en musique). Segalen apprend cependant le chinois et part en 1909, avec Gilbert de Voisins (Mission archéologique en Chine de Victor Segalen, G. de Voisins et J. Lartigue, 1923-1924), pour une vaste expédition en Chine : il y rencontrera Claudel, se lancera dans une grande randonnée à cheval mais ne pourra atteindre le Tibet. C'est à Pékin (où il soignera le fils du président Yuan Shikai) qu'il publie la luxueuse édition de Stèles (1912), qu'il commence les annales imaginaires du Fils du ciel et l'essai sur la culture chinoise Briques et Tuiles. C'est à Pékin aussi qu'il a rencontré en 1910 ce jeune Français mythomane (Maurice Roy) qui sera le héros de René Leys (1921). En 1914, Segalen organisera une mission archéologique qui découvrira, dans la région du haut Yangzijiang, des tombeaux et des sanctuaires inconnus, mais qui surtout sera à l'origine d'un des plus beaux récits de voyage, l'Équipée. De Pékin aux marches thibétaines (1921). Dans la confrontation permanente sur le terrain du réel et de l'imaginaire, Segalen « dépouille en esprit sa propre culture pour mieux sentir celle des autres », il met en place un « contre-humanisme » dont l'esprit transparaît dans son étude sur la Grande Statuaire chinoise, le poème sur le Thibet (1917), le recueil des Peintures (1916) et celui des Odes (1928), où il tente un renouvellement prosodique à partir de la métrique chinoise. Rentré en France en 1918, Segalen est trouvé mort au pied d'un arbre de la forêt de Huelgoat. Dans sa dédicace de Stèles à Debussy, il dit parler « du fond de la Chine et de moi-même ». La Chine, comme l'a remarqué Jouve, a été pour lui le lieu idéal de projection de sa vie psychique, de ses fantômes. Tout l'intérêt de ses voyages était dans leur retour. Retour sur lui-même. « L'exotisme, écrivait-il, est tout ce qui est autre. Jouir de lui est apprendre à déguster l'Autre. » Passé le plaisir, on se retrouve seul, comme sur les plateaux désertiques de Chine, comme sur l'atoll polynésien, comme dans la forêt bretonne, comme sur l'île de la page blanche
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Victor Segalen
Victor Segalen
Naissance | Brest (France) |
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Décès | Huelgoat (France) |
Nom de naissance | Victor Joseph Ambroise Désiré Segalen |
Nationalité | Française |
Formation | Université de Rennes |
Activité | Médecin, romancier, poète, ethnographe, archéologue, sinologue |
Enfants | Annie Joly-Segalen (d) Yvon Segalen |
Conflit | Première Guerre mondiale |
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Maître | Édouard Chavannes |
Distinction | Mort pour la France |
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Victor Segalen, né le à Brest et mort le à Huelgoat, est un médecin, romancier, poète, ethnographe, sinologue et archéologue français
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Jeunesse
Victor Joseph Ambroise Désiré Segalen naît le au 17 rue Massillon dans le quartier de Saint-Martin à Brest1, fils de Victor-Joseph Segalen (écrivain du commissariat de la marine) et d'Ambroisine Lalance2. Il effectue sa scolarité en grande partie au collège des Jésuites de Brest de Notre-Dame-de-Bon-Secours3. À 15 ans, il échoue au baccalauréat4 mais entre l'année suivante en classe de philosophie au lycée de Brest et y obtient le prix d'excellence5. En 1895, il s'inscrit à la faculté des sciences de Rennes5 sous la houlette de sa mère6 et débute rapidement ses études à l'école préparatoire de médecine de Brest en 18967. Suivant les traces de son grand-oncle Pierre-Charles Cras et de son oncle Émile Lossouarn, il étudie de 1897 à 1902 à l'École Principale du Service de Santé de la Marine appelée dans le milieu La Principale8 à BordeauxNote 1. La discipline militaire ne lui laisse que peu de loisirs mais il s'adonne à la musique et à la bicyclette4. Victor aurait souhaité devenir officier de marine, mais cela lui est impossible car il est myope9.
Débuts littéraires
Après une première dépression nerveuse à cause d'une liaison amoureuse contrariée en 1899, il s'intéresse aux maladies nerveuses et mentales, et découvre Friedrich Nietzsche10. Cette même année, lors de ses vacances en Bretagne, il écrit pendant l'été son premier récit : A Dreuz an Arvor11. En novembre 1901, il passe à Paris et fait la connaissance de personnalités de la revue française Le Mercure de France9 qui l'encouragent dans ses travaux12 et où il publiera ses premiers articles : Rémy de Gourmont et Catulle Mendès, ainsi que Joris-Karl Huysmans qu'il a déjà rencontré une première fois en 189913. Il soutient sa thèse de médecine le dont le titre universitaire est « L´observation médicale chez les écrivains naturalistes »9 qui traite des névroses dans la littérature contemporaine14. Elle est publiée par un éditeur bordelais, Y. Cadoret, qui édite la version universitaire mais aussi une version à faible tirage ayant pour titre Cliniciens ès lettres12. De février à septembre 190215, il effectue un stage au Centre d'instruction naval de Saint-Mandrier près de Toulon9 et son affectation en Polynésie sort dans le Journal Officiel le 20 septembre15. Il part du Havre le 11 octobre sur le paquebot La Touraine pour aller à Tahiti via New York où il rejoint San Francisco par le train ; mais la fièvre typhoïde le retient deux mois aux États-Unis. Il en profite pour prendre contact avec le quartier de Chinatown et sa population chinoise6. Le , il embarque sur le paquebot Mariposa pour rejoindre Tahiti.
Polynésie
À son arrivée, le , il est affecté en tant que médecin de la marine de deuxième classe sur l'aviso La Durance. Comme il n'aime pas la mer pour naviguer, il profite des escales pour découvrir de nouveaux paysages et d'autres cultures et civilisations. À la suite d'un cyclone, il participe à deux expéditions de secours dans l'archipel des Tuamotou16. Lors d'une mission de La Durance à Atuona (Île Hiva-Oa) aux îles Marquises qui devait ramener à Tahiti les bagages de Paul Gauguin décédé trois mois auparavant et inhumé au cimetière du Calvaire, il a l'occasion d'acheter aux enchères le 3 septembre des bois sculptés, la palette du peintre17 et ses derniers croquis qui seraient, sans lui, partis au rebut, à l'image du tableau intitulé « Village breton sous la neige18 » qu'il rapporte en métropole. Il dira plus tard « Je n'aurais pas pu comprendre cette terre sans être confronté aux croquis de Gauguin »19. Il confie ce tableau au peintre George-Daniel de Monfreid, ami de Gauguin, pour terminer les coins laissés inachevés18.
En 1904, il passe un court séjour à Nouméa, où il travaille beaucoup aux Immémoriaux20 qui raconte l'agonie de la civilisation maorie décimée par la présence européenne14, roman qui sera publié en 1907 sous le pseudonyme de Max-Anély. Puis il repart vers la France, toujours sur La Durance avec un journal et des essais sur Gauguin et Rimbaud, qui ne seront publiés qu'en 1978. Lors d'une escale à Djibouti, Segalen interroge les témoins du passage de Rimbaud21, mort à Marseille treize ans plus tôt. De retour en France, il épouse dans l'église St-Louis à Brest le la fille d'un médecin brestois, Yvonne Hebert22 (décédée en 1968), qu'il rencontre au mariage de son ami Émile Mignard en février23. C'est le à Brest que naît son fils Yvon Segalen. En avril, il rencontre Claude Debussy pour lui soumettre un livret en cinq actes, Siddhârta, qu'il est en train d'écrire. Mais le côté métaphysique du sujet et la difficulté à le mettre en musique obligent le compositeur à refuser24. Il lui propose alors de travailler sur un drame lyrique dont celui-ci composerait la musique : Orphée-Roi. Le livret de l’œuvre sera finalement publié seul en 192125.
Chine
Première expédition
En tant qu'officier de marine, il peut prétendre à se présenter comme interprète de la marine et être affecté en Chine pour deux ans afin d'y apprendre la langue et la culture, comme certains de ses camarades de l'école navale26. En mai 1908, il suit les cours de chinois à l'école des langues orientales à Paris et au Collège de France sous la houlette du professeur Édouard Chavannes. Puis sur les conseils du sinologue Arnold Vissière27, il continue son cursus à Brest auprès d'un chinois de Hankou. Il devient médecin de 1re classe le 8. L'année suivante, il est reçu à son examen vers la mi-mars et obtient son détachement en Chine. Il embarque à Marseille le 26, rejoint Pékin par le train en mai et entreprend en août une expédition de dix mois en Chine centrale en compagnie de l'écrivain Gilbert de Voisins. Après le mois de février au Japon, il retourne à Pékin où il s'installera en mars 1910 avec sa femme et son fils Yvon.
En 1911, il participe à l'organisation de la quarantaine du grand port de Shanhaiguan à une douzaine d'heures de Pékin pour combattre la peste venant de Mandchourie28. Il est le secondant de Joseph Chabaneix, avec qui il se lie d'amitié, car Joseph est le frère de Paul, autre médecin ayant fait sa thèse intitulée « Essai sur le subconscient dans les œuvres de l'esprit » (1897) et citée par Segalen dans sa thèse de 1902.
Après sa nomination en mai au poste de médecin-major de deuxième classe à l'Imperial Medical College de Tianjin, il enseigne la physiologie9. En 1912, pour donner plus d'intensité à un texte en prose, il consomme de l'opium dans des fumeries afin de rédiger son poème Odes. Le 6 août, sa fille Annie (décédée le , à l’âge de 87 ans), diminutif de son premier nom d'auteur3, voit le jour à Tientsin8. La même année, la première édition de Stèles, recueil de 48 poèmes inspirés par sa première expédition, a lieu à Pékin. En octobre 1912, il laisse sa femme et ses deux enfants à Tientsin, pour soigner le fils du président de la République, Yuan-che-kai, victime d'une chute de cheval dans sa résidence d'été de la province du Hunan29.
Vers le 15 avril 1913, Joseph Chabaneix est atteint du typhus, il meurt en quinze jours, après une agonie de cinq jours. Segalen est à ses côtés, nuit et jour, il écrit :
« J'ai déjà vu mourir trois fois ce qui est notre camarade et dont on ne peut plus dire s'il est lui, s'il a été, s'il existe ou est ailleurs, ou nulle part. Jamais je n'ai suivi d'agonie comme celle là »
Selon J. Brossollet, cette expérience pèsera sur le reste de sa vie30.
Seconde expédition
L'écrivain se rend à Paris en juillet 1913, sa femme Yvonne enceinte restant à Tientsin, pour préparer une mission archéologique officielle avec Gilbert de Voisins31. Il en repart le avec Gilbert et Suzanne Hébert en passant par Moscou pour prendre le transsibérien32. Ce sera l'expédition "Segalen-Lartigue-de Voisins", consacrée aux monuments funéraires de la dynastie des Han qui doit parcourir la Chine suivant une grande diagonale du Nord-Est au Sud-Ouest soit 6000 km 4. Son troisième enfant, Ronan Segalen, nait le à T'ien-Tsin (décédé en 2006)33.
Il découvre le la statue la plus ancienne de la statuaire chinoise (un cheval dominant un barbare)34. Cette étude sur la sculpture chinoise ne sera publiée qu'en 1972 (Grande Statuaire chinoise).
Première guerre mondiale
Sa mission en Chine achevée, il souhaite se rendre en Birmanie avant la fin de 1914 ; mais il reçoit, en tant que militaire le , alors qu'il se trouve à Kiang-fou (Lijiang) dans le Yunnan, une missive l'informant du début de la guerre entre la France et l'Allemagne3. L'écrivain embarque à Saigon avec sa femme en laissant ses deux plus jeunes enfants aux soins de sa sœur, pour rejoindre son affectation à l'hôpital de Rochefort35 puis, en novembre, à l'hôpital militaire maritime de Brest6.
À sa demande, Segalen se retrouve en mai sur la ligne de front, près de Dunkerque à Dixmude, en tant que médecin de la brigade de fusiliers marins. Mais victime d'une gastrite aiguë, il retourne à l'arrière en juillet 191536. Après sa convalescence à l'Hôtel-Dieu de Rouen, il retourne à Brest comme directeur-adjoint de l’hôpital militaire, poste qui lui laisse le temps de publier en juin 1916, Peintures37.
Le ministère lui propose une autre mission en Chine pour recruter des travailleurs destinés à remplacer les ouvriers combattants sur le front. Il arrive en Chine le où il reste 15 mois. Il examine jusqu'à deux cents travailleurs chinois par jour tout en poursuivant ses recherches archéologiques. Segalen profite d'un congé sur place pour étudier et prendre en photo les sépultures de la région de Nankin et comble ainsi une lacune de six siècles entre le style de Han et celui des Tang6. Il y croise Saint-John Perse35.
Il rentre en France en mars 1918 et reprend son poste à l’hôpital militaire maritime de Brest où il travaille au poème Thibet, inspiré par la lecture du Padma Than Yig que lui fit le tibétologue Gustave-Charles Toussaint, rencontré à Shanghai en avril-juin 191738,39. De mai à juillet 1918, il suit un stage de spécialiste en dermatologie et vénérologie à l'hôpital du Val-de-Grâce40. Mobilisé à l'hôpital maritime de Brest comme chef du service de dermatologie et de vénérologie afin de lutter contre l'épidémie de grippe espagnole, il se surmène, devient dépressif et est hospitalisé à Brest41. Dès l’armistice, le , il entame des démarches pour son projet d’Institut de sinologie à Pékin mais son état de santé se dégrade avec des crises de dépression qui n'étaient pas sans rapport avec son utilisation de l'opium3.
Fin de vie
En janvier 1919, il tombe gravement malade et est hospitalisé temporairement pour une « neurasthénie aiguë » dans le service de psychiatrie de l'hôpital maritime de Brest, puis à celui du Val-de-Grâce42. On lui accorde un congé de convalescence de deux mois qu’il passe avec Yvonne en Algérie jusqu’au 1er avril chez Charles de Polignac (l'explorateur du Haut Yangzi, grand fleuve chinois)14. Il rentre épuisé, luttant en vain contre un état dépressif. Il rejoint Huelgoat pour sa convalescence. Le matin du mercredi quittant l'hôtel d'Angleterre, il part en forêt pour une promenade. Son corps inanimé est découvert quarante-huit heures plus tard par Hélène Hilpert, une amie d'enfance, et Yvonne, sa femme qui connaissait l'endroit où il avait l'habitude de se réfugier3, un exemplaire de Hamlet à portée de main et son manteau plié. Une blessure au talon et un garrot suggèrent que Segalen s’est entaillé le pied sur une tige taillée en biseau et qu'il serait mort après être tombé en syncope. On découvre qu'il s'est fait un garrot à la cheville pour arrêter l'hémorragie43 mais ne l'aurait-il pas fait pour masquer son suicide44,45 ? Une stèle à son nom se trouve au niveau du gouffre à Huelgoat. Yvonne qui voulait des obsèques rapides, demande au médecin de retarder la date de la mort de Victor de deux jours correspondant à la date de découverte du corps pour éviter une autopsie46. C'est donc le 23 mai 1919 à cinq heures du soir que le décès de Victor Segalen est mentionné sur sa fiche militaire47. Les obsèques ont lieu le samedi 24 mai à l'église de Huelgoat. Selon ses volontés, il est inhumé au vieux cimetière de la commune où un petit chêne vert ombrage sa tombe48 recouverte d'une épaisse dalle de granit à peine équarrie49.
Hommages et postérité
Après coup, en 1934, l'État français a inscrit son nom sur les murs du Panthéon en tant qu'« écrivain mort pour la France pendant la guerre de 1914-1918 »50.
Sa correspondance, qui regroupe plus de 1 500 lettres, a été publiée dans son intégralité aux éditions Fayard en 2004. Expurgées par sa femme Yvonne, ces lettres donnent l'image d'un homme défenseur des cultures menacées mais la biographie rédigée par l'universitaire Marie Dollé écorne cette légende : « Il n'y a rien ou presque dans ses lettres sur la Bretagne et sur l'identité bretonne »45. Marie Dollé considère comme un contresens total de voir en lui un défenseur des peuples opprimés par le colonialisme, système dont il profite51. A l’occasion du centenaire de sa mort en 1919, l’école des filles de Huelgoat dans le Finistère a organisé plusieurs évènements en mai et juin 2019. Un hommage au poète, au médecin et au sinologue afin de mieux faire connaître ses idées et sa quête d’une compréhension plus aboutie entre l’orient et l’occident52. Au cours de l'été 2019, la ville de Landivisiau rend hommage au poète, à travers une exposition "photos en poésie" avec une trentaine de photos qui retrace son parcours53.
- Huelgoat : stèle à la mémoire de Victor Segalen au-dessus du gouffre.
- Université Victor-Segalen à Bordeaux.
- Faculté Victor-Segalen à Brest.
- Lycée français international Victor-Segalen, Hong Kong.
- Stèle commémorative, inaugurée en 1963 sur le cours Dajot à Brest.
Œuvres
Même s'il a relativement peu publié de son vivant, l’œuvre de Victor Segalen est foisonnante. Les anthologies ci-dessous la découpent en "cycles" en fonction de la thématique dominante et de la période à laquelle elles ont été rédigées, ce qui permet d'éviter une séparation artificielle entre livres et articles, ou entre œuvres anthumes et posthumes. Chaque œuvre est présentée en fonction de sa première édition.
Anthologies
- Victor Segalen (Édition présentée et annotée par Michel Le Bris), Voyages au pays du réel : œuvres littéraires, Bruxelles, Éditions Complexe, , 1228 p. (ISBN 9782870275757, OCLC 35018149, lire en ligne)
Ce volume contient :
Les Préludes : (Les synesthésies et l’école symboliste) ;
Le Cycle polynésien : (les textes sur Gauguin, La Marche du feu, Penser païens, Les Immémoriaux) ;
Le Cycle de l’orphisme et des laissés pour-compte : (Le Double Rimbaud, Voix mortes : musiques maories, Orphée-Roi, Gustave Moreau) ;
Les trois voyages du Cycle chinois : (Le Fils du Ciel, René Leys, Stèles, Odes, Peintures, La Grande Statuaire, Bouddhisme chinois, Thibet)
- Victor Segalen (Édition établie par Henry Bouillier), Œuvres complètes, vol. 1, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 9782221064627, OCLC 34221683)
Ce volume contient :
Cycle des apprentissages (Les Cliniciens ès lettres, Les synesthésies et l’école symboliste, Essai sur soi-même, Journal de voyage) ;
Cycle polynésien (Les Immémoriaux, Gauguin dans son dernier décor, Le Maître-du-Jouir, Hommage à Gauguin, La Marche du feu, Penser païens, Journal des îles, Le Double Rimbaud, Vers les sinistrés, Hommage à Saint-Pol-Roux) ;
Cycle musical et orphique (Voix mortes : musiques maories, Dans un monde sonore, Siddhârtha, Entretiens avec Debussy, Orphée-Roi, Gustave Moreau maître imagier de l'orphisme, Quelques musées par le monde) ;
Cycle des ailleurs et du bord du chemin (Essai sur l'exotisme, Essai sur le mystérieux, Imaginaires, Un grand fleuve, Briques et tuiles, Feuilles de route).
- Victor Segalen (Édition établie par Henry Bouillier), Œuvres complètes, vol. 2, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 9782221067055, OCLC 34221683)
Ce volume contient :
Cycle chinois (Stèles, Peintures, Le Fils du Ciel, Équipée, René Leys, Odes, Thibet, Le Combat pour le sol, Lettre X, Sites) ;
Cycle archéologique et sinologique (Chine. La Grande Statuaire, les origines de la statuaire de Chine, Chez le Président de la République Chinoise, Une Conversation avec Yuan-Che-K’ai, Rapport de M. Victor Segalen sur les résultats archéologiques de la mission Voisins, Lartigue et Segalen, Premier exposé des résultats archéologiques de la mission Voisins, Lartigue et Segalen, Sépultures des dynasties chinoises du Sud, Le Tombeau du Fils du Roi Wou, La Queste à la Licorne).
Cycle des apprentissages
- L'Observation médicale chez les écrivains naturalistes (thèse de médecine), Bordeaux, Y. Cadoret, coll. « Les Cliniciens ès Lettres », (lire sur Wikisource)
- « Les Synesthésies et l’école symboliste », Mercure de France, vol. XLII, no 148, , p. 87-90 (lire sur Wikisource, lire en ligne)
- Essai sur soi-même, Fontfroide, Fata Morgana, coll. « Bibliothèque artistique et littéraire », , 39 p. (OCLC 14953593)
Préfacé et annoté par Annie Joly-Segalen.
Cycle polynésien
- « Vers les sinistrés : cyclone des îles Tuamotu », Armée et Marine,
- « Gauguin dans son dernier décor », Mercure de France, vol. L, no 174, , p. 679-685 (lire sur Wikisource, lire en ligne)
- « Le Double Rimbaud », Mercure de France, vol. LX, no 212, , p. 481-501 (lire sur Wikisource, lire en ligne)
- Les Immémoriaux (sous le pseudonyme de Max-Anély), Paris, Mercure de France, , 345 p. (OCLC 7245242, lire sur Wikisource)
- Hommage à Gauguin, 1918Préface à Paul Gauguin, Lettres de Paul Gauguin à Georges-Daniel de Monfreid, Paris, Georges Crès et Cie, , 357 p. (OCLC 12441221)
- « Hommage à Saint-Pol-Roux », Les Cahiers de l’Iroise, no 12, , p. 8-11 (ISSN 0007-9898, lire en ligne)
Discours prononcé par Victor Segalen, à Paris, le 6 février 1909, à la fin du banquet offert à Saint-Pol-Roux par un groupe d'amis : Fontainas, Paul Fort, Camille Mauclair, Stuart Merrill, Moréas, H. de Régnier, Jules Renard, Jules Romains, Vallette, Viele-Griffin, etc.
- Journal des îles (préf. Annie Joly-Segalen), Papeete, éditions du Pacifique, , 155 p. (ISBN 9782857000747, OCLC 4829865)
En annexe, "Journal médical de bord de la Durance".
Cycle musical et orphique
- « Dans un monde sonore », Mercure de France, vol. LXVIII, no 244, , p. 648-668 (lire sur Wikisource)
Sous le pseudonyme de Max-Anély.
- « Voix mortes : musique maori », Le Mercure musical, , p. 1001-1027 (lire en ligne)
Sous le pseudonyme de Max-Anély.
- Orphée-Roi (ill. George-Daniel de Monfreid), Paris, Georges Crès et Cie, coll. « Le Théâtre d'art », , 131 p. (OCLC 6750033, lire sur Wikisource, lire en ligne)
Conférence prononcée à Brest en 1905.
- Siddhârtha (préf. Gabriel Germain), Limoges, Rougerie, , 122 p. (OCLC 3052421)
Drame en cinq actes, écrit en 1903-1904.
- Gustave Moreau, maître imagier de l'orphisme, Fontfroide, Fata Morgana, coll. « Bibliothèque artistique et littéraire », , 88 p. (OCLC 14001516)
Texte établi et annoté par Éliane Formentelli. Introduction par Pierre-Louis Mathieu. Dessin de Victor Segalen.
Cycle des ailleurs et du bord du chemin
- « Un grand fleuve », Les Lettres nouvelles, no 34, , p. 91-99 (ISSN 0024-1407)
- Briques et Tuiles, Montpellier, Fata Morgana, , 70 p. (OCLC 742901397)
- « Essai sur le mystérieux », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne)
- Essai sur l'exotisme (préf. Annie Joly-Segalen), Montpellier, Fata Morgana, coll. « Explorations », , 91 p. (OCLC 6225118)54,55
Cycle chinois
-
- Stèles, Paris, Georges Crès et Cie, coll. « Collection coréenne », (OCLC 462736927, lire sur Wikisource, lire en ligne)
- Peintures, Paris, Georges Crès et Cie, coll. « Les Proses », , 207 p. (OCLC 5590774, lire sur Wikisource, lire en ligne)
Recueil de poèmes en prose.
- René Leys, Paris, Georges Crès et Cie, , 257 p. (OCLC 7245236, lire sur Wikisource)
Roman sur la Chine impériale écrit en 1913.
- Odes, Paris, Les Arts et le livre, , 35 p. (OCLC 458770833)
- Équipée : De Pékin aux marches thibétaines (parfois sous-titré Voyage au pays du réel), Paris, Les Œuvres représentatives, coll. « Le Beau voyage », , 241 p. (OCLC 45912201, lire en ligne)
Roman, écrit entre 1914 et 1915 à partir des "Feuilles de routes", notes prises lors d'un voyage en Chine, et paru de manière posthume.
- Thibet (préf. Annie Joly-Segalen), Paris, Mercure de France, , 123 p. (OCLC 495935297)
Œuvre poétique composée de cinquante-huit séquences, inachevée. - Publication posthume dans "Odes, suivies de Thibet" (1963) avec un choix de trente-huit séquences, édition intégrale en 1979.
- Le Fils du ciel : chronique des jours souverains, Paris, Flammarion, , 174 p. (OCLC 1896309, lire en ligne)
Cycle archéologique et sinologique
- « Rapport sur les résultats archéologiques de la mission Voisins, Lartigue et Segalen » (Séance du 18 septembre), Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 58, no 6, , p. 553-560 (lire en ligne)
- « Le tombeau du fils du roi de Wou (ve siècle avant notre ère) » (mission archéologique), Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, no 22, , p. 41-54 (ISSN 0336-1519, lire en ligne)
- Mission archéologique en Chine (1914-1917) (en collaboration avec Gilbert de Voisins et Jean Lartigue), Paris, Paul Geuthner, 1923-1924, 2 vol. (OCLC 60809414, lire sur Wikisource, lire en ligne)
- Mission archéologique en Chine (1914) : L'Art funéraire à l'époque des Han, Paris, Paul Geuthner, (OCLC 458770826)
- La Grande Statuaire chinoise (préf. Annie Joly-Segalen) (mission archéologique), Flammarion, , 208 p. (OCLC 462183942, lire en ligne)
Œuvre inachevée, étude de l'histoire de la sculpture chinoise depuis les empereurs de la dynastie Han jusqu'à 1911.
Divers
- « Le Siège de l’Âme », Mercure de France, vol. CXLVII, no 548, , p. 374-385 (lire sur Wikisource, lire en ligne)
- Lettres de Chine (préf. Jean-Louis Bédouin), Paris, Plon, , 278 p. (OCLC 419951745)
- « A Dreuz an Arvor », Les Cahiers de l’Iroise, no 80, , p. 206-213 (ISSN 0007-9898, lire en ligne)
Premier texte connu de Victor Segalen (1899), présenté par Annie Joly-Segalen.
Textes réunis, présentés et annotés par Annie Joly-Segalen.
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