duminică, 7 februarie 2021

Literatura sud-americana 1 / Carlos Fuentes (1928-2012) / MEXIC

  encyclopédie LAROUSSE

Carlos Fuentes

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain mexicain (Panamá 1928-Mexico 2012).

Fils de diplomate né à Panamá, il ne retourne vivre à Mexico qu'en 1944. Là, d'abord collaborateur de diverses revues politiques, il entame avec les nouvelles de Jours de carnaval (1954) et un premier roman très remarqué à la fois biographie d'une ville – Mexico – et synthèse du Mexique contemporain (la Plus limpide région, 1958), où l'on décèle les influences conjuguées de Dos Passos, Joyce et Faulkner, une analyse sans complaisance de la société mexicaine, et surtout de sa bourgeoisie dirigeante, qu'il accuse d'avoir détourné à son seul profit l'héritage de la Révolution. Sa technique littéraire, faite d'un « collage » d'éléments narratifs très divers ou d'une succession de monologues et de flash-back, évoque l'esthétique des peintures murales d'un Rivera ou d'un Siqueiros. C'est le cas de son célèbre roman la Mort d'Artemio Cruz (1962). Le héros éponyme, bâtard d'une paysanne et d'un grand propriétaire terrien qui l'a violée, est peu à peu devenu, grâce à la Révolution (1910-1920), un potentat dans son pays ; il est en train d'agoniser dans une chambre d'hôpital, à Mexico, entouré de sa famille. Durant les douze heures que durera cette agonie, il revoit sa vie et son ascension sociale, marquée par une succession de trahisons et de compromissions. Le récit, ingénieusement conçu en treize séquences, est une longue métaphore du Mexique du xxe s. et constitue une réflexion désabusée sur la Révolution, trahie par ses héros. Avec ce roman, Carlos Fuentes s'inscrit au premier rang du courant du « désenchantement », qui a succédé à celui de l'enthousiasme révolutionnaire caractérisé par l'abondante production des « romanciers de la Révolution ».

Pour Fuentes, il s'agit de donner une vision « éclatée » de la réalité du Mexique postrévolutionnaire et de sa capitale, par une écriture qui en traduise l'aspect chaotique et la violence permanente, et qui rende compte des contradictions profondes de ses héros. Il entreprend ensuite, dans une tonalité soit fantastique (Aura, 1962), soit réaliste (Chant des aveugles, 1964), mais toujours dans une perspective qui subvertit la chronologie (Zone sacrée, 1967 ; Peau neuve, 1967 ; Christophe et son œuf, 1987), une explication des principaux mythes de l'humanité : c'est dans la seule réalité romanesque que les contradictions de l'homme peuvent être résolues. Ses héros, souvent des vaincus, font de lui le romancier de la frustration, de l'échec dans la poursuite du bonheur, thème que l'on retrouve dans un grand roman historique Terra Nostra (1975), qui, à travers un univers spatial et temporel sans limites – la terre entière et toute son histoire, de l'Antiquité à nos jours –, glorifie la mémoire et l'imagination : ce sont pour Fuentes les deux grandes valeurs de l'homme-narrateur, dont l'obligation absolue est de transmettre l'histoire qu'il a reçue, afin qu'elle ne s'achève jamais (la Tête de l'hydre, 1978 ; Une certaine parenté, 1980 ; les Eaux brûlées, 1981 ; le Vieux Gringo, 1985 ; l'Oranger, 1993 ; les Années avec Laura Diaz, 1999). Fuentes a également écrit des essais, tant littéraires (la Maison à deux portes, 1971 ; Cervantès ou la Critique de la lecture, 1976) que politiques (Temps mexicain, 1972 ; l'Amérique latine : en guerre avec le passé, 1986). Il s'est intéressé au théâtre et a donné quelques pièces originales (Le borgne est roi, 1970 ; Tous les chats sont gris, 1971). Dans En cela je crois (2002), il offre à son lecteur, sous la forme d'un dictionnaire, une autobiographie romancée.

   Carlos Fuentes (1928-2012)



Carlos Fuentes

Carlos Fuentes
Description de cette image, également commentée ci-après
Carlos Fuentes
Nom de naissanceCarlos Fuentes Macías
Naissance
PanamaDrapeau du Panama Panama
Décès (à 83 ans)
MexicoDrapeau du Mexique Mexique
Activité principaleRomancieressayiste
DistinctionsPrix Cervantes 1987
Prix Prince des Asturies 1994
Auteur
Langue d’écritureEspagnol
Genresromanessaithéâtre
Signature de Carlos Fuentes
Consultez la documentation du modèle

Carlos Fuentes Macías (né à Panama le  et mort le 1 à Mexico) est un écrivain et essayiste mexicain.

Jeunesse

Carlos Fuentes Macías naît au Panama, mais est de nationalité mexicaine. Ses parents sont diplomates d'origine mexicaine. Il partage son enfance entre QuitoMontevideoRio de JaneiroWashingtonSantiago du Chili et Buenos Aires. Adolescent, il retourne vivre au Mexique où il fait des études de droit à l'Université de Mexico. Il les poursuit à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. Il est le père de l'artiste Carlos Fuentes Lemus.

Carrière

Plaque devant la résidence de l'ambassadeur du Mexique en France, 20 avenue du Président-Wilson (16e arrondissement de Paris), où il vit de 1975 à 1977.

Après ses études, il travaille pour l'État mexicain, en tant que membre de la délégation mexicaine auprès de l'Organisation internationale du travail, chargé de la presse auprès du ministère des Affaires étrangères. Il est ambassadeur du Mexique en France de 1975 à 1977. Sa carrière est desservie par son engagement politique très marqué à gauche.

Il a fondé la Revue mexicaine de littérature en 1955 en collaboration avec Octavio Paz et la maison d'édition Siglo XXI. Il a enseigné dans des universités des États-Unis comme celles de Princeton, de Brown, de Harvard et de Cambridge (en Angleterre).

Carlos Fuentes a été inhumé conformément à sa volonté auprès de ses enfants au cimetière du Montparnasse à Paris (division 4).

Œuvre

Il commence par écrire des nouvelles et publie ainsi Jours de carnaval en 1954. Il publie son premier roman en 1958, La Plus Limpide Région, qui critique la société mexicaine. Il poursuit son œuvre avec d'autres romans comme Le Chant des aveuglesPeau neuveTerra NostraLa Tête de l'hydre et Le Vieux Gringo qui lui offrent une renommée internationale.

Il a également écrit pour le cinéma avec le scénario de La Chasse à l’homme pour Buñuel d’après un roman d’Alejo Carpentier et pour le théâtre avec Le borgne est roi. Il explique sa contribution pour le cinéma ainsi que la fascination qu'il en a par ces quelques phrases : « Le cinéma m’a montré ce que le roman ne peut plus être. Le cinéma a occupé un certain nombre de champs qui jusque-là appartenaient au roman traditionnel. Il n’est pas question de revenir là-dessus. À voir encore et encore des films, j’ai toujours eu l’impression que le cercle ou le chemin de la littérature de fiction devenait de plus en plus étroit. En même temps, ce fait constitue un défi extraordinaire : il s’agit de découvrir ou d’inventer ce qui ne peut être dit que par le roman, tout le reste est déjà couvert par les moyens de communication de masse, ou par des travaux spécialisés de sociologie, psychologie, etc.[réf. souhaitée] »

Il a écrit des essais critiques comme La Maison à deux portes et Cervantès ou la Critique de la lecture ainsi que des essais politiques comme Temps mexicain. Ses essais sur la politique et la culture paraissent également dans le journal espagnol El País. Il est un critique virulent de l'impérialisme culturel et économique des États-Unis, en particulier vis-à-vis de l'Amérique latine.

Son roman Terra Nostra a obtenu en 1977 le prix Rómulo Gallegos, la plus haute distinction littéraire d’Amérique latine. Carlos Fuentes a reçu en 1987 le prix Cervantes, la plus haute distinction littéraire de langue espagnole, pour l’ensemble de son œuvre.

Christophe et son œuf

En 1987, Fuentes publie son roman Christophe et son œuf (Cristobal nonato). Le narrateur est l'enfant qui va naître le 12 octobre 1992 et qui a été conçu le 6 janvier de la même année, il raconte donc l'histoire in utero. Le roman est composé de neuf parties précédées d'un prologue (intitulé "Je suis conçu") qui raconte la conception du narrateur, Christophe - ainsi nommé en raison du concours en hommage au découvreur de l'Amérique, sur une plage d'Acapulco, par son père Angèl et sa mère Angèles, au moment où leur oncle Homéro Fagoaga passe au-dessus d'eux en déféquant sur eux.

La première partie, intitulée La douce patrie, débute avec les motifs pour concevoir ce fils aujourd'hui, puis est suivi de l'épisode simultané où l'oncle Fernando Benitez survole le Mexique en hélicoptère. Suit alors une description haute en couleur de la situation politique du Mexique en 1992, à travers la rivalité entre les deux ministres Chacon et Lopez, qui se détestent depuis jour du tremblement de terre qui a décidé de leurs orientations existentielles. Chacon institue alors une jeune femme mère du peuple - sous le nom de Mamadoc - et promet de couvrir d'honneurs l'enfant qui naîtra le 12 octobre 1992 avec le nom Christophe, en hommage au découvreur de l'Amérique. Cette première partie se termine par l'expulsion des habitants pauvres des pentes donnant sur l'océan Pacifique. Toute cette partie se dessine sur fond de misère sociale et d'exactions financières et politiques2.

La deuxième partie, intitulée La sainte famille, fait le portrait de la famille du narrateur-fœtus, d'abord par le portrait d'Angèl et d'Angelès (qui est sans passé), puis des parents d'Angèl, des inventeurs qui sont morts en avalant une tortilla, ce qui a conduit le jeune Angèl chez ses tantes ultra-catholiques et son oncle Homéro - défenseur de la pureté de la langue et collaborationniste avec les États-Unis -, ce dernier étant en rivalité avec l'oncle Benitez.

La troisième partie, intitulée La belle vie, s'ouvre sur la description des casse-pieds qui squattent la vie d'Angel, le père du narrateur, et en particulier de l'effrayant Matamoros Moreno qui vient soumettre sa prose au jeune homme. Pour se tirer d'affaire face à la médiocrité du texte, celui-ci s'exile quelque temps à Oaxaca où il rencontre, dans une église, une jeune femme vaporeuse, Agueda, dont il tombe amoureux mais qui disparaît mystérieusement. Revenu à Mexico, Angel a des aventures avant de faire la connaissance de la mère du narrateur en se parlant de longs mois à l'oreille de la statue du héros national. La partie se termine par une scène chez l'oncle Homéro qui a intenté un procès à Angèl, prétendument pour sauver la fortune qu'il est en train de dilapider.

La quatrième partie, intitulée Intermède, débute le soir du Nouvel An 1992, dans une discothèque de toutes les débauches (entre autres une séance SM avec l'oncle Homéro) et se termine le lundi 6 janvier 1992 à Acapulco par une révolution menée par le groupe des Four Foutus, accompagnés d'Angel et Angeles, sous trois formes: une destruction des canalisations d'égouts, qui provoque une marée de merde; un empoisonnement à l'arsenic des touristes et des membres de la haute société; une attaque des coyotes menées par un des membres des Four Foutus.

La cinquième partie, intitulée Christophe dans les limbes, débute avec la visite que l'oncle Fernando Benitez rend aux Indiens qu'il défend depuis trente ans, avant d'être récupéré contre son gré sur ordre du président. L'intrigue se situe au mois de février, un mois environ après la conception du narrateur. L'oncle Homero, qui a survécu aux attaques (mais non son serviteur Tomasito) décide de se présenter comme sénateur et il prononce un discours à l'église d'Igulistlahuaca, discours qui provoque une sorte de révolte des Indiens dont il est sauvé in extremis par Angel, Angelès et l'oncle Fernando, sous condition de se battre pour la démocratie. Sur la route, Angel et Angelès sont violés par Matamoros, puis l'oncle Homero leur raconte comment le Département Fédéral a instrumentalisé la révolution pour écraser les velléités séparatistes d'Acapulco.

Le style de ce roman est profus, les situations sont souvent extravagantes et burlesques, à la fois dramatiques et drôles. Ainsi Florence Olivier décrit Christophe et son œuf comme un "roman carnavalesque sur la culture, la nation et le territoire mexicains démembrés et pulvérisés."3 Il y a une trame narrative, souvent assez ténue, qui est l'occasion pour Fuentes de digressions humoristiques, politiques et mythiques sur la situation du Mexique.

Romane

La región más transparente (1958)

Las buenas conciencias  (1961)

Aura (1962)

La muerte de Artemio Cruz (1962)

Cambio de piel (1967)

Zona sagrada  (1967)

Cumpleaños (1969)

Terra Nostra (1975)

La cabeza de la hidra (1978)

Una familia lejana (1980)

Gringo viejo (1985)

Cristóbal Nonato  (1987)

Ceremonias del alba (1991)

The Campaign (1992)

Diana o la cazadora solitaria (1995)

La frontera de cristal (1996)

Los años con Laura Díaz (1999)

Instinto de Inez (2001)

La silla del águila (2002)

Todas las familias felices (2006)

La voluntad y la fortuna (2008),

Adán en Edén (2009)

Vlad (2010)

Federico en su Balcón (2012) (posthumous)

Eseuri

La nueva novela hispanoamericana (1969)

El mundo de José Luis Cuevas (1969)

Casa con dos puertas (1970)

Tiempo mexicano (1971)

Miguel de Cervantes o la crítica de la lectura (1976)

Myself With Others (1988)

El Espejo Enterrado (1992)

Geografía de la novela (1993)

Tres discursos para dos aldeas (1993)

Nuevo tiempo mexicano (1995)

Retratos en el tiempo, with Carlos Fuentes (2000)

Los cinco soles de México: memoria de un milenio (2000)

En esto creo (2002)

Contra Bush (2004)

Los 68 (2005)

Personas (2012)

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Carlos Fuentes in romana 






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