«L’HOMME EN ROUGE», AUTOPSIE DE LA BELLE EPOQUE
Par Claire
Devarrieux
— 9 septembre
2020 à 17:26
Julian Barnes
évoque Samuel Pozzi, médecin star de la fin du XIXe siècle, ami d’écrivains et
mari infidèle.
Le Docteur
Pozzi dans son intérieur (1881), de John Sargent.
Le biographe
a moins de latitude que le romancier: son personnage naît et meurt. Cependant,
entre ces deux dates, il fait un peu ce qu’il veut. Julian Barnes a jeté son
dévolu sur Samuel Pozzi, né protestant à Bergerac (Dordogne) en 1846, assassiné
en 1918 par un patient fou qui lui tira dessus. Pozzi, grand chirurgien, avait
beaucoup travaillé sur les ravages des blessures par balles. Homme de progrès
qui se battit pour que la gynécologie devienne une spécialité médicale, il est
moins connu aujourd’hui que sa fille, Catherine Pozzi. On doit à cette
correspondante de Rilke un formidable journal intime. Mais à suivre Julian
Barnes, Pozzi père est plus intéressant. Les derniers mots du livre ne sont-ils
pas «une sorte de héros» ?
Le
francophile auteur anglais se promène dans un magasin d’antiquités : la Belle
Epoque à Paris. Il musarde, s’arrête, revient sur ses pas, nous ne le lâchons
pas d’une semelle, c’est très amusant. Au centre de l’Homme en rouge, et
reproduite à l’orée du livre, figure la toile de Sargent qui donne son titre au
récit : le Docteur Pozzi dans son intérieur (1881), portrait en pied et en robe
de chambre d’un beau brun. On conçoit ses succès auprès des femmes, Sarah
Bernhardt entre autres conquêtes. Barnes décrit la tenue, la position des doigts,
la cordelière dont les glands «pendent juste au-dessous du bas-ventre, tel un
nerf de bœuf écarlate».
La vie
sexuelle est omniprésente dans l’Homme en rouge, mais pas à propos de Pozzi,
pas dans les alcôves. Barnes s’intéresse aux amis «invertis» de l’homme à
femmes, à commencer par Robert de Montesquiou, qui «toute sa vie dut rivaliser
avec des versions parallèles et fictives de lui-même», et Jean Lorrain.
Barnes a
sorti pour cette édition joliment illustrée sa collection de vignettes des
Célébrités contemporaines qu’on trouvait dans les tablettes de chocolat Félix
Potin. Le bon docteur Pozzi, à qui personne n’a rien à reprocher sauf sa femme
et ses enfants, qui parlait anglais dans une époque anglophobe, est loin d’être
l’unique star de son panorama, mais on en revient toujours à lui, «Pozzi,
l’homme qui ne perdait jamais un ami (du moins tant que l’ami n’était pas
antidreyfusard). Pozzi, un homme sain d’esprit dans une époque démente.»
Claire
Devarrieux
Babelio
Julian Barnes,
L’homme en rouge
Jean-Pierre Aoustin
(Traducteur)
EAN : 9782715254022
356 pages
Éditeur : LE MERCURE DE
FRANCE (17/09/2020)
Note moyenne
: 4.14/5 (sur 7 notes)
On pourrait
commencer, prosaïquement, par ce qui peut être décrit comme une robe de
chambre. Rouge — ou plus exactement écarlate — et allant du cou jusqu’à la
cheville, laissant voir des ruchés blancs aux poignets et à la gorge... Est-ce
injuste de commencer par ce vêtement, plutôt que par l’homme qui le porte? Mais
c’est ainsi représenté et ainsi vêtu que nous nous souvenons de lui
aujourd’hui. Qu’en eût-il pensé? En aurait-il été rassuré, amusé, un peu offusqué?
«L’homme en
rouge», peint par John Sargent en 1881, s’appelait Samuel Pozzi. Né à Bergerac
en 1847, il allait vite devenir à Paris LE médecin à la mode, particulièrement
apprécié des dames de la bonne société en tant que chirurgien et gynécologue.
Beaucoup d’entre elles, dont Sarah Bernhardt, étaient aussi ses maîtresses et
le surnommaient «L’Amour médecin».
À travers sa
vie privée, pas toujours heureuse, et sa vie professionnelle,
exceptionnellement brillante, c’est une vision en coupe de la Belle Époque
qu’on va découvrir sous le regard acéré de Julian Barnes. Il y a d’une part
l’image classique de paix et de plaisirs et, de l’autre, les aspects sombres
d’une période minée par l’instabilité politique, les crimes et les scandales.
Un grand
récit.
Bookycooky 02 août 2020
“La belle
époque”,
En 1895 ou
1900 à Paris personne n'aurait dit “nous vivons La Belle Époque, profitons en
au maximum “. Cette période de paix de l'histoire située entre la défaite
catastrophique de 1870-71 et la victoire catastrophique de 1914-18 de la
France, ne sera mentionnée en ces termes que rétrospectivement en 1940-41, date
d'une autre défaite française. Une époque dont l'adjectif « belle »semble assez
surprenante, vu l'anarchie, la violence ( assassinat du président de la
république Sadi Carnot en 1894, de Jean Jaurés en 1914, l'affaire Dreyfus.... ),
la corruption et pour finir la colonisation brutale ( l'invasion de la Tunisie
au printemps 1881 et l'organisation d'une rébellion en automne) qui marqueront
la vie sociale et politique du pays. L'adjectif est uniquement justifié par le
milieu florissant des Arts, avec les Impressionnistes, néo-impressionnistes,
fauves et cubistes.
Barnes dans
son dernier opus nous raconte cette époque, partant d'un tableau de John Singer
Sargent, Dr Pozzi at Home (1881). Samuel Jean de Pozzi, chirurgien français
d'origine italienne, « médecin à la mode », était le Zelig de la Belle Époque,
fréquentant et côtoyant les personnages marquants de son temps,« Pozzi was
everywhere », même dans les barres de chocolats Félix Pottin dans les deux
premières décennies du XX iéme siècle. Il fut l'amant de Sarah Bernhardt, son «
Docteur Dieu » qu'il opéra aussi, et surtout fit parti d'un cercle d'artistes
et libertins de l'époque, dont le comte Robert de Montesquiou (« le professeur
de beauté », comme le nommait son ami Marcel Proust), le prince de Polignac,
l'écrivain scandaleux Jean Lorrain, le non moins scandaleux Oscar Wilde et
James MacNeill Whistler. Il fut « l'homme sain d'une ère démente », où les
dandys et les duels étaient monnaie courante.
Entre les
fastes, potins et querelles d'un milieu excentrique et coloré et la
personnalité curieuse et brillante du docteur mondain Pozzi, qui fut aussi
sénateur, maire de sa commune, innovateur dans une profession conservatrice
pour l'époque, coureur de jupons marié et père de trois enfants,....Barnes nous
plonge dans les fastes et affres d'une époque fascinante, “distante, décadente,
hectique,violente narcissique et neurotique “. Cette immersion dans ces vies
françaises d'un passé assez lointain, dit-il est en partie une réaction de ma
part au “départ masochiste et à tort de la Grande Bretagne de l'Union
Européenne “, un geste envers l'insularité, une noyade salutaire pour se
débarrasser de tout opinions et conceptions superficielles d'un présent qui nous
est trop proche pour que nous puissions en saisir la vrai portée. « le
chauvinisme est une forme d'ignorance », disait Pozzi, paroles qui illustrent
mieux que jamais la situation présente des anglais, lesquels en se cloîtrant se
sont condamnés à un misérable isolement. Mais l'auteur dans son épilogue
termine par une note optimiste. Ses recherches sur le docteur Pozzi et le livre
présent qui en découle et que je vous laisse découvrir, lui a redonné foi en
l'homme. le temps nous montrera si cette foi tient la route ou non.....
Un livre
brillant, original, foisonnant d'histoire et d'anecdotes intéressantes, souvent
sulfureuses. Un bon cru du sieur Barnes.
« I was drawn
to Dr Pozzi by the Sargent portrait, became curious about his life and work,
wrote this book, and still find the picture a true and dashing likeness. »
( J'ai été
attiré par le docteur Pozzi à travers son portrait de Sargent, devint curieux
de sa vie et de son travail et ai écris ce livre, et je pense encore et
toujours que le tableau reflète une vérité fringante du personnage )
It’s strange
that the term ‘gold digger’ is reserved exclusively for women who attach
themselves to men for upward financial mobility. The biggest gold diggers of
the Belle Epoque were English and French male aristocrats who married American
heiresses to renew their bloodline, revive their sense of entitlement, and
bolster their bank balance.
C’est étrange
que l’expression « chercheur d’or » soit exclusivement réservée aux femmes qui
s’accrochent aux hommes riches. Les plus grands « chercheurs d’or » de La Belle Époque,étaient
des hommes aristocrates anglais et français qui se marièrent avec des riches
héritières américaines pour rafraîchir leur lignée, redorer leur blason et renforcer
leur compte en banque.
The Count*
had fresh and idiosyncratic theories of home decoration: he displayed a sledge
on a polar bearskin, items of church furniture, an array of silk socks in a
glass case, and a live, gilded tortoise.
Le comte
avait des théories neuves et idiosyncratiques concernant la décoration
d’intérieur: il exposait une luge sur une peau d’ours, des articles de mobilier
d'église, un tableau de chaussettes en soie dans une vitrine, et une tortue vivante,
la carapace recouverte d’une fine couche d’or.
Proust used
to say that the Prince was like ‘a disused dungeon converted into a library’.
Proust disait
que le Prince* était comme "un donjon désaffecté converti en bibliothèque
".
JULIAN BARNES, L’HOMME EN ROUGE,
Julian Barnes
L’homme en rouge, Traduit de
l’anglais par Jean-Pierre Aoustin. Mercure de France, 304 pp., 23,80 € (ebook :
22,61 €).
À côté de son
oeuvre de romancier et de nouvelliste, Julian Barnes a toujours eu une intense
activité de critique littéraire et de critique d'art. Il a réuni dans Ouvrez
l'oeil ! dix-sept éblouissantes chroniques consacrées à autant de peintres
qu'il aime plus particulièrement - presque tous français, soulignons-le. De
Géricault, Delacroix, Courbet, à Manet, Cézanne, Bonnard...on ne les citera pas
tous, ceux qu'il appelle - qu'on appelle - les « modernistes », voici ceux
qu'il préfère parmi eux. Même si il cite son cher Flaubert qui disait que « les
bons tableaux n'ont pas besoin de commentaires », il va nous aider mieux
regarder, à mieux voir. Des descriptions ? Assez peu, en fait, mais des
anecdotes souvent pleines d'humour sur la vie de l'artiste, des points de
repère sur son parcours, des commentaires sur ses succès ou ses échecs, tout ce
qui va resituer dans son époque tel ou tel tableau célèbre. Et si Braque - que
Julian Barnes cite dans son éclairante préface - pensait que « l'idéal serait
atteint quand on ne dirait plus rien devant un tableau », réjouissons-nous que
cela ne soit pas vrai avec ce si beau Ouvrez l'oeil !, très richement illustré
en couleurs.
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Julian BARNES
Biographie
Julian
Patrick Barnes est né en 1946 à Leicester en Angleterre, ses parents sont tous
deux professeurs de français, la famille Barnes passe toutes les vacances d'été
en France, le jeune Julian noue avec ce pays des liens indéfectibles. Après ses
études secondaires suivies à "City of London School", il entreprend
des études de Langues et Littérature au "College Magdalen" de
l'Université d'Oxford, obtenant son B.A en 1969. Dans le cadre de ses études
universitaires, il découvre bien sûr les auteurs français comme Gustave
Flaubert, George Sand, Mallarmé, Baudelaire et d'autres; il passe l'année
scolaire 1966-67 comme assistant d'anglais dans un collège français à Rennes,
la France devient pour Julian Barnes une seconde patrie où il revient
régulièrement et cette passion va se retrouver dans nombre de ses romans à
venir.
Mais en 1969,
Julian Barnes est encore loin de penser à une carrière littéraire (même si...),
il hésite à poursuivre des études de Droit pour devenir avocat, il rejoint
alors l'équipe des rédacteurs de "The Oxford English Dictionary" où
il travaille pendant près de trois ans. Pendant cette période, il fait la
connaissance du poète Craig Raine qui lui présente le romancier Martin Amis
alors rédacteur au "Times Literary Supplement" et le jeune homme
abandonnant l'idée d'une carrière juridique (bien qu'il ait suivi deux années
d'études) se tourne vers le métier de chroniqueur littéraire qu'il exerce
pendant une dizaine d'années. Il passe ainsi du "New Stateman" au
"Sunday Times", puis de 1982 à 86, il est critique de télévision pour
"The Observer", écrit sous le pseudonyme de Edward Rygge des
chroniques pour le " New Review" et sous celui de Basil Seal, des
chroniques "culinaires" pour "The Tatler".
En 1990, il
devient correspondant à Londres pour le "New York Magazine" pour lequel
il écrit des articles sur tous les sujets de société, de politique, des sujets
graves, drôles, voire impertinents... Un certain nombre de ces articles sont
réunis dans un livre publié en 1995, "Letters from London, 90-95".
Tout a long de cette carrière de chroniqueur, en parallèle, Julian Barnes écrit
des romans, des essais. Son premier roman, "Metroland" est publié en
1980, dans lequel il raconte les pérégrinations d'un jeune Anglais dans le
Paris de l'été 68, premier roman très remarqué qui lui vaut de recevoir le
"Prix Somerset Maugham".
Grand amateur
de romans policiers et autres thrillers, il s'essaie au genre et publie la même
année un roman policier sous le pseudonyme de Dan Kavanagh (nom de jeune fille
de son épouse) pour ne pas créer de confusion dans l'esprit de ses lecteurs
attirés par le style plus "littéraire" de "Metroland". Sous
ce nom, il va ainsi publier quatre romans d'une série à laquelle le héros Duffy
donne son nom, entre 1980 et 87, (série qui semble aujourd'hui complètement
abandonnée). Duffy est détective privé basé à Londres, ancien policier mis à la
porte pour de sombres raisons de moeurs, il est amené à enquêter dans divers
"domaines", qui vont des quartiers de Soho et son industrie du sexe,
à un petit club de football en difficulté, en passant par l'aéroport de
Heathrow et ses trafics de marchandises
pour finalement plonger dans le monde (et le château ) des
"parvenus"... Comme toute l'oeuvre de Julian Barnes publiée pendant les
presque trente années suivantes: une dizaine
de romans, quelques essais (le troisième est paru en 2009 aux Éditions
Mercure de France) et deux recueils (dont ces fameuses "Lettres de
Londres", chez Denoël en 1996), les romans signés Dan Kavanagh sont
traduits rapidement en français, chez Gallimard, d'abord dans la Série Noire
puis chez Actes Sud.
C'est
d'ailleurs en France que Julian Barnes reçoit les plus grandes récompenses même
si son "Flaubert's parrot" publié en 1984 lui a fait frôler le
"Booker Prize for the Best Novel" en Angleterre et lui vaut "The
Geoffrey Faber Memorial Prize", il reçoit le "Prix Médicis
étranger" en 1986 pour "Le perroquet de Flaubert" (publié chez
Stock) et, en 1993, le "Prix Fémina étranger" pour "Love,
etc.." ("Talking it over"- 1991), livre revu et réédité en 2001
à l'occasion de son adaptation au cinéma par Marion Vernoux. Pour beaucoup de
journalistes et critiques, Julian Barnes est devenu très rapidement « le plus
français des écrivains britanniques », et pour cause, la France est présente
dans la plupart de ses romans, car si ses personnages sont britanniques, l'auteur
les entraîne dans ce pays qu'il a maintes fois visité, dont il connaît les
coins les plus retirés et dont il retranscrit avec bonheur l'atmosphère, les
"us et coutumes" (la cuisine entre autres...).
Ainsi dans
"Quelque chose à déclarer" publié en 2004 , aux Éditions Mercure de
France, il s'exprime sur sa passion pour ce pays, abordant tous les domaines,
depuis la Littérature bien sûr, la Musique, la chanson (un inconditionnel de
Jacques Brel), la Peinture (et Courbet), le sport (il est fan du Tour de France),
le cinéma, la cuisine... « et tous ces gens qu'ils soient artistes,
intellectuels ou simples paysans dont il adore parler avec tendresse et
humour.» Julian Barnes a été fait "Chevalier de l'Ordre des Arts et
Lettres" en 1988, puis "Officier" en 1995 et enfin "Commandeur" en 2004. Ses ouvrages
sont traduits dans le monde entier, et des pays européens comme l'Allemagne,
l'Autriche (entre autres) lui ont remis divers prix prestigieux en récompense
de son talent.
En 2005,
l'auteur renoue avec le genre "policier": Arthur et George, publié
aux Éditions Mercure de France en 2007, met en scène Arthur Conan Doyle, père
du personnage de Sherlock Holmes, appelé à réhabiliter un homme, George Edalji,
accusé à tort, emprisonné puis relâché après plusieurs années de prison. Le
"Prix Arsène Lupin" qui récompense (en France) le meilleur roman
policier de l'année lui est attribué cette même année.
Hormis les
titres signés Dan Kavanagh, c'est là le seul titre de l'auteur Julian Barnes,
qui nous intéresse sur Fiches Livres, mais je ne peux m'empêcher de recommander
à nos visiteurs, la lecture de "Quelque chose à déclarer" et "Un
homme dans sa cuisine" (Éditions Mercure de France, 2005) qui le feront
mieux connaître. En 2013, vient s'ajouter Une fille, qui danse... pouvant être
considéré comme "un roman à énigme" (cf. commentaire qui suit le
résumé).
(Sources: Wikipedia / julianbarnes.)
Œuvre
Romans
·
Metroland, Denoël, 1995 ((en) Metroland, 1980), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Avant moi, Denoël, 1991 ((en) Before
She Met Me, 1982), trad. Michel
Courtois-Fourcy
·
Le Perroquet de
Flaubert, Stock, 1986 ((en) Flaubert's
Parrot, 1984), trad. Jean
Guiloineau
·
Le Soleil en face, Stock, 1987 ((en) Staring
at the Sun, 1986), trad. Raymond Las Vergnas
·
Love, etc., Denoël, 1992 ((en) Talking
It Over, 1991), trad. Raymond
Las Vergnas
·
Le Porc-épic, Denoël, 1993 ((en) The
Porcupine, 1992), trad. Raymond
Las Vergnas
·
England, England, Mercure de France, 2000 ((en) England,
England, 1998), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Dix ans après, Mercure de France, 2002 ((en) Love,
etc, 2000), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Arthur et George, Mercure de
France, 2007 ((en) Arthur
& George, 2005), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Une fille, qui danse, Mercure de France, 2013 ((en) The
Sense of an Ending, 2011), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Le Fracas du temps, Mercure de France, 2016 ((en) The
Noise of Time, 2016), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
La Seule Histoire, Mercure de
France, 2018 ((en) The
Only Story, 2018), trad. Jean-Pierre
Aoustin, 260 p.
·
L'homme
en rouge,
Mercure de France, 2020 ((en) The
Man in the Red Coat, 2019), trad. Jean-Pierre
Aoustin
Romans policiers signés du pseudonyme de
Dan Kavanagh
·
La nuit est sale, Gallimard, coll. « Série noire », 1981 ((en) Duffy, 1980), trad. France-Marie Watkins
Réédité sous le titre Duffy,
aux éditions Actes Sud, coll. « Polar
Sud », en 1992,
traduit par Philippe Loubat-Delranc
·
Le Port de la magouille,
Gallimard, coll. « Série noire », 1982 ((en) Fiddle
City, 1981), trad. Rosine
Fitzgerald
Réédité sous le titre Vol à tous
les étages, aux éditions Actes Sud, coll. « Polar
Sud », en 1993,
traduit par Philippe Loubat-Delranc
·
Arrêt de jeu, Actes
Sud, coll. « Polar Sud », 1985 ((en) Putting
the Boot In, 1985), trad. Richard
Matas
·
Tout fout le camp, Actes
Sud, coll. « Polar Sud », 1991 ((en) Going
to the Dogs, 1987), trad. Christine
Le Bœuf
Recueils de nouvelles et de récits
·
Une histoire du monde en 10 chapitres 1/2, Stock, 1990 ((en) A
History of the World in 10½ Chapters, 1989), trad. Michel
Courtois-Fourcy
Réédité aux éditions Mercure de France
en 2011
·
Outre-Manche, Denoël, 1998 ((en) Cross
Channel, 1996), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
La Table citron, Mercure de France, 2006 ((en) The
Lemon Table, 2004), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Pulsations, Mercure de France, 2011 ((en) Pulse, 2011), trad. Jean-Pierre
Aoustin
Essais et chroniques
·
Lettres de Londres, Denoël, 1996 ((en) Letters
from London, 1995), trad. Josette
Chicheportiche et Maryse Leynaud
Anthologie d'articles parus dans The New Yorker
·
Quelque chose à déclarer, Mercure de
France, 2004 ((en) Something
to Declare, 2002), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Un homme dans sa
cuisine,
Mercure de France, 2005 ((en) The
Pedant in the Kitchen, 2003), trad. Josette
Chicheportiche
·
Par la fenêtre, Mercure de France, 2015 ((en) Through
the Window, 2012), trad. Jean-Pierre
Aoustin
Composé de dix-huit essais et d'une
nouvelle (dans l'édition française, l'essai A Life With Books (paru
dans une édition à part en 2012) a été ajouté au recueil original)
·
Ouvrez l'œil !, Mercure de France, 2017 ((en) Keeping
an Eye Open: Essays on Art, 2015), trad. Jean-Pierre
Aoustin et Jean Pavans
·
Dans la loge, pas dans une boîte ! Éditions La
Pionnière, 2020, Not in a Box ! trad. Jean-Pierre Aoustin
Mémoires
Rien à craindre, Mercure de
France, 2009 ((en) Nothing
to Be Frightened Of, 2009), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Quand tout est déjà arrivé, Mercure de
France, 2014 ((en) Levels
of Life, 2013), trad. Jean-Pierre
Aoustin
·
Din prezentările editurii, cităm pentru fiecare volum în parte:
Până când m-a cunoscut: „Un bărbat începe să reconstituie din fragmente trecutul femeii iubite. Ies la suprafață frânturi de povești, obsesii, compromisuri și visuri. Filmul se insinuează încet și nu trece mult până acaparează tot, mai ales memoria, hrănind o gelozie care trezește la viață demonii ascunși în creier și în inimă. O lovitură de maestru a lui Julian Barnes, scriitorul care pătrunde mereu în ținutul periculos al psihicului uman”.
Trois: „O femeie, doi bărbați. Trei oameni și trei povești despre iubire, despre forța, farmecul și meschinăriile ei. Un roman despre omul de azi, prejudecățile și slăbiciunile ei. O carte în care umorul, ironia și scepticismul funcționează spectaculos împreună”.
„Eu spuneam că viața e ca invadarea Rusiei: un început plin de elan, o încrâncenată încetinire, o bătălie înfricoșată cu Generalul Iarnă, apoi zăpada însângerată. Acum însă nu mai văd lucrurile la fel. Nu există niciun motiv pentru care drumul n-ar fi unul lăturalnic, însorit, printre vii, nu-i așa?” – Julian Barnes.
Iubire etc.: „Ne întâlnim din Gillian, Stuart și Gillian. Au trecut zece ani de la povestea din Trois și viața merge mai departe. Și mai haotic, și mai de neînțeles. În iubire, jocul nu se termină niciodată. Nici dorința, nici regretul, nici bucuria, nici durerea”.
„Dacă vreți neapărat să împărțiți oamenii în categorii în funcție de factorul iubire, va propun să o faceți în felul următor: unii au norocul sau ghinionul să iubească mai multe persoane, una după alta sau simultan; în timp ce alții au norocul sau ghinionul să iubească o singură data în viață. Iubesc o data și, indiferent ce se întâmplă, iubirea nu mai moare. Unii nu pot iubi decât o dată” – Julian Barnes.
Papagalul lui Flaubert: „Ironie, parodie, nostalgie… într-un roman despre urmele lui Gustave Flaubert într-o lume uitucă. O scriitură puternică și nu rareori plină de umor și o carte care te hipnotizează.
Geoffrey Braithwaite, specialist in Flaubert, merge la Rouen, unde se află muzeul dedicat scriitorului, iar aventura lui ia dimensiuni fascinante. Distanța dintre artă și viață se modifică în fiecare clipă, depinde doar de cum privești lucrurile, desigur”.
Metroland: „Christopher și Toni vor să sfărâme statui, tabuuri, obiceiuri și credințe. Burghezia îi dezgustă, societatea îi sufocă. Se întâmplă într-o suburbie din Londra anilor ’60. Întorși în cenușiul Metroland după un sejur parizian din agitatul an 1968, rebelii vor să-și facă o viață. Un alt fel de viață”.
Anglia, Anglia (cronica noastră aici): „Vechea Anglie își retezase singură beregata și zăcea acum la rigolă, sub lumina spectrală a lămpii cu gaz, singura funcție rămasă pentru ea fiind aceea de exemplu descurajant pentru alții. (…) vechea Anglie își pierduse istoria și, prin urmare – dat fiind că memoria ne dă identitatea – își pierduse simțul propriei existențe.“
„Julian Barnes reinventează ironic o țară și o identitate. Fantezie care se joacă spectaculos cu o lume reală, romanul Anglia, Anglia vă invită într-o lume de carton…”
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