THOMAS MANN, Journal
Journal (1918-1921 - 1933-1939), traduit de l'allemand par Robert Simon, version française présentée et annotée par Christoph Schwerin, Gallimard,1985.
Journal (1940-1955), traduit de l'allemand par Robert Simon, texte établi par Peter de Mendelssohn et Inge Jens, Gallimard, 2000.
Thomas Mann, Journal, tome 1: 1918-1921, 1933-1939
Gallimard (24 mai 1985), Broché: 684 pages,
Thomas Mann, Journal: Volume 2, 1940-1955
Gallimard (4 octobre 2000), Broché: 816 pages
Lorsque commence cette deuxième partie du Journal, Thomas Mann a soixante-cinq ans. Il s'agit donc ici des quinze dernières années de l'écrivain.Installé aux États-Unis, dont il ne tardera pas à devenir citoyen, il se fait construire la grande et belle maison de Pacific Palisades, tout près d'Hollywood. Il vit à son aise et en accord avec la politique de Roosevelt. Ce n'est qu'au plus fort de la guerre froide qu'il exprimera de vives réticences à l'égard de la politique américaine, et ce sera l'un des éléments qui détermineront son retour en Europe, puis son installation en Suisse.Le Journal nous montre un homme vieillissant mais encore plein de vitalité, avec ses faiblesses - vanité tirée de sa réception à la Maison-Blanche ou de son audience privée chez le pape, amourette de vieillard avec Franzl, le dernier de ses «jouvenceaux divins» - mais aussi avec ses grandeurs face à la souffrance collective et personnelle - la guerre, bien sûr, le suicide de son fils Klaus et la mort de son frère Heinrich. Un témoignage passionnant sur les dernières années d'un grand écrivain.
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- Marcel Brion, « Thomas Mann », Revue des Deux mondes, , p. 348-35 (lire en ligne [archive])
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Thomas Mann et les juifs,1995
de Jacques Darmaun
L'image des Juifs, telle que l'appréhende Thomas Mann, subit les fluctuations de l'histoire et souvent les révèle, différente en 1897, 1918 ou 1933. Certaines idées reçues s'estompent, qui semblent se réveiller en périodes de crises. Fils de son temps, l'écrivain a le goût des notations d'ordre esthétique et biologique. Il s'efforce de cerner ce qui est, à ses yeux, une altérité raciale dont il scrute avec une vigilance d'entomologiste la spécificité haute en couleurs. Une iconographie sans cesse modifiée s'élabore, aux colorations multiples, comme une suite de variations sur un thème. En vertu de l'atavisme qui leur est prêté, les Juifs sont situés par l'auteur aux charnières de la modernité. Leurs voix résonnent au plus fort des grands débats du siècle (guerre, révolution, capitalisme, marxisme, nationalisme, racisme). Rien d'étonnant dès lors si un motif au départ marginal, et qui n'apparaît d'abord qu'en pointillé, s'étale. Mais en outre il se charge d'une symbolique dont la trame s'enchevêtre subtilement aux grandes lignes de l'oeuvre mannienne. De Naphta à Krokowski, de Joseph à Moïse, une filiation continue, voulue, conduit jusqu'au Breisacher du Docteur Faustus, où se poursuit le parallélisme établi entre Israël et l'Allemagne. La démarche chronologique dégage à la fois continuité et évolution dans le regard, empreint de fascination et de préjugés au départ, qui s'affine au fil du temps. Entrelacs des motifs, complexité des rapports d'un Allemand cultivé avec les Juifs de son époque, tel est le double plan sur lequel se focalise cette réflexion, contribution à l'étude des mentalités et recherche de l'unité profonde de l'oeuvre.
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JEAN-MICHEL PALMIER, Thomas Mann et la Psychanalyse, BELLES LETTRES, 1982
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- Philippe Zard, La Fiction de l'Occident. Thomas Mann, Franz Kafka, Albert Cohen, PUF, 1999 (texte intégral) [archive]
- https://www.babelio.com/livres/Toibin-Le-magicien/1425887#!
- Colm Tóibín (trad. Anna Gibson), Le Magicien, Grasset, 608 p. (biographie romancée).
- Colm Toibin, Magicianul, ed. romana, Humanitas, 2022
Thomas Mann, Correspondance avec Hermann Hesse
JOSÉ CORTI (25/02/1997), 327 pages
Résumé :
Encore jeunes, déjà célèbres et manifestement promis l’un et l’autre à un brillant avenir littéraire, Thomas Mann (1875-1955) et Hermann Hesse (1877-1962) firent connaissance en 1904 à Munich, hôtes tous deux de leur éditeur, S. Fischer. Espacée d’abord, puis plus régulière au fil des années, la correspondance qui s’engagea entre eux ne s’interrompit qu’avec la mort de Thomas Mann en 1955. Ce volume présente pour la première fois au lecteur français l’intégralité des lettres conservées ainsi que plusieurs documents en annexe qui, éclairant les arrière-plans historiques, idéologiques ou personnels de cette correspondance, permettent d’en apprécier précisément les enjeux.
Entre ces deux géants conscients de représenter, chacun à sa façon, une bonne part de ce que la tradition humaniste allemande pouvait avoir de plus précieux – comment ne pas évoquer là une autre amitié et une autre correspondance célèbres, celles de Goethe et de Schiller ? –, nous voyons s’approfondir l’attachement et l’estime au fur et à mesure que s’élèvent les édifices majestueux de leurs œuvres parallèles.
Mais il y a autre chose : dans la guerre que la folie du siècle mène contre ces valeurs humanistes, Thomas Mann et Hermann Hesse se trouvent vite en première ligne, sommés par les événements, qu’ils le veuillent ou non, de prendre clairement position. Entre Hesse, qui a démissionné en 1930 de la section de littérature de l’Académie des arts de Prusse, et T. Mann, qui le presse en 1931 de s’y faire réélire, entre l’un qui refuse avec une constante intransigeance de se ranger dans un camp et l’autre qui, en 1936, et non sans avoir tergiversé, se solidarise enfin sans réserve avec l’émigration allemande, ce sont deux conceptions du rôle de l’écrivain, de la mission de l’intellectuel qui s’opposent souvent, mais se rejoignent aussi parfois, comme dans le jugement sans aménité que l’un et l’autre portent sur l’Allemagne occidentale d’après 1945. Cet aspect-là aussi de l’échange entre Hermann Hesse et Thomas Mann retiendra sans doute l’attention du lecteur d’aujourd’hui.
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Theodor W. Adorno / Thomas Mann - Correspondance
134 pages / KLINCKSIECK (16/10/2009)
Résumé :
Sans doute le diable a-t-il organisé la rencontre de Thomas Mann et du philosophe Theodor W. Adorno, sans laquelle il eût raté son retour littéraire en plein XXe siècle. Le Russe Mikhaïl Boulgakov, il est vrai, y travaillait de son côté. Mais jeter l'héritier de la grande tradition humaniste allemande dans les bras d'un sociologue marxiste féru de musique dodécaphonique, c'était particulièrement bien trouvé. Les échanges entre les deux hommes baignent dans cette ironie diabolique, faisant crûment ressortir les contradictions de cette intelligentsia allemande que l'avènement du fascisme a dispersée aux quatre coins du monde. Mais du jour où ils mettent en commun leurs stupéfiantes ressources - d'intelligence, d'expression, d'invention, d'empathie-, ils savent aussi que rien de ce qu'écrit l'autre ne pourra jamais les laisser indifférents. Leurs deux univers additionnés dessinent une manière d'Allemagne idéale, qui se tiendra à bonne distance des gouffres jumeaux de la perdition et du salut. Édition de Christoph Gödde et Thomas Sprecher. Traduit de l'allemand et présenté par Pierre Rusch.
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Broché: 608 pages / Editeur : Gallimard - NRF (1966) / Collection: Du monde entier
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Carti in romana
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